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mercredi 12 avril 2023

МЕРСИЯ МАКДЕРМОТ ЗАВИНАГИ ЩЕ ОСТАНЕ В НАШИТЕ СЪРЦА

 


На 7 април една от най-великите българки, патриотки и родолюбки щеше да навърши 96 години. За най-голямо съжаление на българския народ и на голяма част от света нейният земен път завърши на 28 март тази година и тя замина за вечното царство. 

Мерсия МакДермот беше една от тези будителки, които неуморно ходеше по стъпките на нашите национални герои и без да се интересува от черните щрихи, които съвременните техни връгове искаха да хвърлят по тях пишеше дебели исторически трудове за тях, които звучеха като народни приказки и увличаха, увличат и днес, мало и голямо. 

Тя оставя дълбока следа в нашите души и сърца, така както Васил Иванов Кунчев ни е оставил своя завет за Чиста и Свята Република!

Мерсия МакДермот беше Левски в женски облик !

При единствената си физическа среща с личната си преводачка - Зоя Дюбоа - те провеждат важен делови разговор на български език, последван от многогодишна кореспонденция и телефонни разговори! Зоя й предава личен подарък, а Мерсия МакДермот й става ментор и накрая на тази тяхна среща последните й думи са много ясни ПОЕМИ ЩАФЕТАТА! Прегръщат се топло и се разделят.

Няколко месеца по-късно те двете предприемат всички необходими постъпки за издаването на френски език на "За свобода и съвършенство - биография на Яне Сандански" в превод на Зоя Дюбоа. Това е едно съкровено желание на Мерсия МакДермот. Докато Зоя Дюбоа прави превода, българката живуща на Ла Манша, която е наполовина от Кукуш, неспирно й дава напътствия и инструкции за това какво би желала и не би желала за по-нататъшния живот на своята творба. Тя иска тази книга да пребъде!!! 

Когато книгата вижда бял свят тя е много щастлива. За съжаление не може да се срещне със Зоя Дюбоа, тъй като върлува епидемията, а тя се пази тъй като е на преклонна възраст. 

Следващата книга, която решават да публикуват е "Имало едно време в България..." чийто първи том е публикуван във Франция. Скоро ще бъде публикуван и вторият. Неговият превод на български език Зоя Дюбоа публикува през в два тома благодарение на издателство "Царот на Пирина",  създадено със съдействието на Жак Дюбоа - друг голям ценител на България, на нейната история и на всичко българско!

Първи том на книгата е отпечатен през май 2022 година, а вторият е представен тази година. 

В своите спомени Мерсия МакДермот ни връща към стълбовете на българската история: Кирил и Методий, Георги Димитров, Васил Левски и още един път тя не забравя един неин любим герой... Яне Сандански. Него тя го защитава с нокти и зъби навсякъде! 

И в годината на 150 години от обесването на Апостола свършва и нейният път. Но тя е предала щафетата и тази факла, която се предава винаги ще остане запалена!


ПОКЛОН ПРЕД НЕЙНОТО СВЕТЛО ДЕЛО

dimanche 23 mai 2021


 Il était autrefois en Bulgarie ...

est le dernier oeuvre de Mercia MacDermott 

DEBUT JUIN 2021 EN FORMAT PAPIER

Nous vous en proposons un extrait

RENDEZ-VOUS AVEC LE PREMIER MINISTRE

https://draft.blogger.com/u/3/blog/page/edit/1906584169514739294/345966066106684878

Lorsque les semaines de fouilles ont été terminées, nous avons dit "au revoir" au camp de Koprinka, à la rivière Tundzha presque sans eau et à la colline cossue et ensoleillée, et sommes partis pour ce que nous considérions au moins comme des vacances bien méritées, sur la Mer Noire. Nos peaux ont été tannées et nos mains ont été durcies, et plusieurs membres de notre brigade, y compris moi-même, avons reçu le titre convoité ainsi qu’un certificat et un badge d'udarnik (ouvrier de choc). À bien y réfléchir, cependant, je crains que notre contribution à l’économie bulgare ne fût pas si importante et que, si le but n’était pas de créer de la bonne volonté et de la compréhension, nous avions probablement causé plus de problèmes et de dépenses que nous n'avions apportés de la valeur à ce que nous construisions ! À cette époque, le seul véritable centre de villégiature de la Mer Noire était Varna, avec son Lido sous les jardins marins, les Sables d'Or, Sunny Beach, le complexe Albéna et quelques autres centres alentour connus des vacanciers britanniques. Même le site de Druzba - le tout premier construit - n'était encore qu'une étendue de sable et de broussailles, vide, connue sous le nom de Saint Constantan, nommé d'après le monastère[1] voisin.
      À Varna, nous avons séjourné dans une école où les installations sanitaires et de lavage étaient tout à fait spartiates. Nous étions cependant consolés par la belle plage, l’eau claire et le repos bienvenu. J'ai des souvenirs magiques de nager la nuit en suivant la trace du clair de Lune sur la mer, dans des eaux azur.
       Un jour, nous avons visité l'aquarium local et avons rencontré par hasard Rosa Dimitrova, épouse du Premier ministre - Georgui Dimitrov - qui était apparemment en vacances avec sa famille dans l'ancien palais royal de Euxinovgrad. Chavdar Kyuranov, notre guide et responsable, nous l'a présentée et toute la brigade a eu l’honneur d’être prise en photo avec elle. Cette rencontre nous a fait réfléchir, et nous avons dit à Chavdar:
     - Vous nous demandez toujours ce que nous voulons voir et nous en savons si peu sur votre pays que nous ne savons pas ce qu'il y a à voir. Nous avons tous entendu parler de Georgui Dimitrov - ne pourriez-vous pas nous arranger une rencontre avec lui ?
     - Nous verrons cela -
nous a-t-il dit après nous avoir écouté. Dans cette attitude sereine que nous connaissions par expérience, nous avions de l'espoir et, bien sûr, peu de temps calme, lorsque nous nous reposions sur la plage, sinon déserte, de Saint Constantan, lorsque tout à coup Chavdar parut et dit:



[1] Les premières informations écrites sur le monastère de Varna "Saint-Constantin et Hélène" datent du XVIIIème siècle. Elles figurent dans le livre "Lettres de Bulgarie" du célèbre voyageur russe Viktor Teplyakov, publié à Moscou en 1832. Selon la légende, cependant, dès le XVIème siècle une fraternité monastique habitait au monastère. L'origine du monastère est associée à l'icône miraculeuse de "Saint-Constantin et Hélène" et à la source de guérison, qui est conservée à ce jour et est située sous l'autel de l'église. On pense que son eau aide au traitement des maladies oculaires, ainsi que d'autres maladies. L'icône mentionnée avec le visage des deux saints a été conservée dans l'église jusqu'au milieu du XXème siècle.


- Camarades, le camarade Dimitrov va vous recevoir maintenant !

Cela a été une grande surprise pour nous, car lorsque nous avions demandé à voir Dimitrov, nous n'avions rien prévu de plus ambitieux que de rester dans la rue pour le regarder passer. Ce que nous ne savions pas à ce moment-là, c'est que Chavdar était un ami personnel de l'un des gardes du corps de Dimitrov, qui a contacté directement le Premier ministre et a organisé le tout en silence, sans aucune référence aux canaux officiels appropriés.

Il convient de mentionner que ce mode de fonctionnement - la pratique consistant à établir des liens personnels, ou, comme le disent les Bulgares, passe par vrazki (avoir les bras longs) - fait partie du mode de vie bulgare et agit à la fois comme son pilier et son fléau.

Au mieux, vrazki n’a rien à voir avec la corruption et tout ce qui a trait à donner un coup de main à un ami ou à une relation. Cette pratique découle en partie de l'expérience historique d'officiers peu sympathiques et en partie du fait que la Bulgarie avait une surface moins grande, et une population entière était inférieure à celle de Londres, et qui vivait dans des villages et faisait partie intégrante de la vie traditionnelle bulgare. À tel point que la langue bulgare jouit d'une particularité, terme en un seul mot - tlaka - pour l'assistance mutuelle non rémunérée fournie par les villageois, qui se rassemblaient pour aider quelqu'un à construire une maison ou à transformer des cultures.

À l'époque des grandes familles de partisans, la plupart des Bulgares avaient de nombreux cousins, stratégiquement placés, qui se sentaient obligés d'aider même un parent éloigné lorsque celui-ci était dans le besoin. Le système est tellement enraciné que les Bulgares peuvent difficilement imaginer la vie sans les vrazki. Un jour, j’avais suggéré au consul bulgare à Londres que, comme les familles modernes étaient très petites et qu’elles ne comprenaient souvent qu’un seul enfant, la pratique de vrazki disparaîtrait par manque de cousins. Il me regarda avec étonnement pendant plusieurs secondes avant de rétorquer:

- Vous ne comprenez pas ! Les Bulgares considèrent tous ceux qui vivent dans la même rue comme un cousin !

J'ai connu une fois une femme qui faisait de son mieux au point que c’était devenu presque son métier - acquérir de nombreuses vrazki. Où qu'elle était et quelle que fut sa volonté, elle pouvait toujours faire appel à une personne disposée et capable de l'assister. Le secret de son succès résidait non seulement dans son énergie et sa persévérance infatigables, mais aussi dans son principe de ne pas limiter son réseau de vrazki à des personnes manifestement influentes, mais aussi de cultiver des liens dans toutes les professions et tous les domaines de la vie, au cas où… !

« Vous devez connaître les porteurs ainsi que les moniteurs, » me disait-elle, «parce que si vous voulez quelque chose de lourd, un ministre ne le fera pas – pour cela vous devez connaître un portier. » Toute personne en pénurie, reconnaîtra la sagesse contenue dans sa philosophie. Il y avait des moments où un artisan qualifié pouvait être plus utile qu'un VIP ou, comme le dit le vieil adage bulgare, « un oncle qui est un évêque ».

En 1948, je ne connaissais toujours pas le rôle et le pouvoir - bons ou mauvais - des vrazki bulgares, qui, à cette occasion, nous ont assuré une audience quasi instantanée avec le chef de l’État, la Constitution ne prévoyant aucun président[1]. L’audience a été tellement ponctuelle qu’il n’y a pas eu le temps de changer de vêtements ni de faire d’autres préparatifs. Après avoir décidé de limiter le nombre des membres qui auraient la chance de le rencontrer aux officiers de la brigade et à ceux portant le titre de travailleur de choc (plus tard Dimitrov a dit que nous aurions tous dû venir), nous nous sommes entassés dans notre camion, directement de la plage, sablonneux et pas tout à fait habillés pour l'occasion, et nous sommes partis pour le palais d'Euxinograd.

Celui-ci avait été construit à la fin du XIXe siècle comme résidence d'été pour les monarques bulgares. Depuis la lignée royale indigène était morte à la suite de la conquête ottomane. Alexander de Battenberg a été choisi comme premier prince de la Bulgarie, mais, dans l'année où la construction d’Euxinograd a commencé, un autre prince allemand - Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha - a réussi à monter sur le trône. Le palais a été conçu par un architecte viennois dans le style français du XVIIIème siècle, avec un haut toit mansardé et une sorte de tour à une extrémité. Il se trouve dans un grand parc contenant diverses plantes exotiques, en provenance principalement de l’Amérique du Sud, ainsi que des jardins à la française donnant sur la mer Noire, d'où il tire son nom. ( Euxeinos ponto est l'ancien nom grec de la mer Noire).

Aux portes du parc, les sentinelles nous ont demandé d’enlever les couteaux et les dagues que beaucoup d’entre nous portaient à la ceinture, et notre camion a ensuite poursuivi sa route jusqu’à l’entrée principale, où nous avons débarqué et sommes entrés dans le palais. En tant que porte-drapeau de la brigade. Je tenais toujours l'Union Jack qui, selon la coutume de la brigade, nous accompagnait partout.

Georgui Dimitrov entra bientôt dans la pièce pour nous accueillir.

Il m'a fait une impression extraordinaire. Depuis lors, j’ai eu le privilège de rencontrer un grand nombre de personnes érudites et exaltées, mais je n’ai jamais rencontré, ni auparavant ni depuis, qui que ce soit de qui ait émané ce que je ne peux que qualifier de « gratitude ». Les personnes célèbres apparaissent souvent de manière déconcertante « ordinaire » et semblable à tout le monde. Ce qui n’était pas le cas de Dimitrov. Dès qu'il est entré dans la pièce, on a eu conscience d'être en présence de quelqu'un qui était loin d'être ordinaire, quelqu'un qui avait une personnalité de pouvoir et de profondeur. On peut soutenir que mes impressions sont le résultat d'une autosuggestion. Je m'attendais à rencontrer un homme GENIAL. Génial l'homme l’était, mais après ce que j'ai vu je ne suis pas d’accord avec la définition que l’on donne à un homme génial, car à bien des égards, Dimitrov était tout à fait différent de ce que je pensais. Auparavant, je ne le connaissais que par des livres comme le héros du procès historique du Reichstag Fire à Leipzig[2], ainsi que par l'orateur fougueux qui avait même fait paraître Hermann Göering petit lors de sa comparution devant le tribunal, et je m'attendais donc à faire face à un incendie.



                 Le premier ministre bulgare Gueorgui Dimitrov

                            
                                                      https://fr.wikipedia.org/wiki/Georgi_Dimitrov

Marque qu’il nous adresserait avec une éloquence passionnée, et peut-être une certaine sévérité !

Au lieu de cela, nous avons rencontré un homme serein, digne, aux cheveux argentés et plutôt frileux, qui nous a moins impressionnés par son intelligence et sa rhétorique - même s’ils étaient de nombreuses preuves - que par la chaleur de son caractère et son amour manifeste pour les jeunes. Si je devais définir les qualités qui le faisaient paraître GENIAL pour moi, je pense qu'ils sont tous issus de son attitude envers les autres. Les gens comptaient pour lui et on pouvait le sentir. Il avait du temps pour tout le monde, à tel point qu'au lieu des quelques minutes d'audience formelle qui auraient suffi pour un groupe d'étudiants étrangers curieux, il nous a consacré deux heures complètes.

Quand il nous a conduits dans son salon et nous a invités à nous asseoir, nous avons eu quelques doutes. Nos vêtements de travail en sable semblaient à peine en forme pour le brocart de soie des fauteuils et des canapés du magnifique salon, où les rideaux étaient encore ornés du chiffre royal. Il nous a immédiatement demandé si nous avions faim et a envoyé chercher des nectarines et des gâteaux de crème. Quand il nous a demandé si nous aimerions boire quelque chose, nous nous sommes empressés de dire « non », nous rappelant l'horreur avec laquelle Ivo, le frère cadet de Chavdar, avait accueilli la découverte que certains parmi nous avaient acheté du vin dans village pas loin de là où nous étions et en avaient ramené au camp de Koprinka. Depuis, j’ai goûté aux vins rares d’Euxinograd, qui étaient réservés aux occasions officielles et que l’on ne trouvait pas dans les magasins, et je réalise maintenant que nous avons commis une grave erreur en déclinant. Je suis également convaincue que Dimitrov n'aurait pas pensé le pire de nous si nous avions accepté. À l'époque, cependant, la réputation de la brigade britannique semblait exiger un sacrifice à la tempérance qui prévalait chez nos contemporains bulgares.

Aussi étrange que cela puisse paraître étant donné que la Bulgarie est une terre où la viticulture remonte au moins à l’époque homérique, les sociétés de tempérance avaient servi de front aux cellules communistes avant 1944, lorsque le Parti était illégal et engagé dans la société. De plus, même si ces sociétés avaient des objectifs cachés, leur tempérance était parfaitement authentique, d'où la détresse de Ivo. C’est l’un de mes plus grands regrets, car en raison de notre ignorance presque totale des affaires bulgares, nous n’avons pas pu profiter pleinement de notre occasion pour poser des questions pertinentes à Dimitrov. Si j'avais su ce que je savais quelques années plus tard, sans parler de ce que je sais maintenant, j'aurais pu poser d'innombrables questions sur l'histoire, la politique, etc. En l’occurrence, aucun d’entre nous ne savait quoi lui demander, pas plus que nous ne savions ce qu’il y avait à voir en Bulgarie, et Chavdar a dû nous encourager à parler, nous disant que nous pouvions dire tout ce que nous aimions le camarade Dimitrov - c'était absolument vrai. Il avait le don de prédisposer les autres pour qu’ils se sentent parfaitement à l’aise en sa présence. À tel point que je me suis retrouvé à soulever une question un peu délicate.

J'avais entendu dire quelque part que certaines critiques de Dimitrov avaient été formulées par la presse soviétique, et je me suis risqué à lui demander directement ce qui se passait. Je ne me souviens pas beaucoup du contenu de sa réponse - la controverse portait sur la Fédération des Balkans, une tradition sur la plate-forme révolutionnaire bulgare, même à l’époque turque, mais je ne connaissais alors rien. Je n’oublierai jamais le sérieux avec lequel il m'a répondu. Si nous avions été l’assemblée de l'Internationale communiste, au lieu d'être un groupe d'étudiants occidentaux maigrichons, il n'aurait pas pu traiter ma question avec plus de sérieux ou de respect. Tout d’abord, il a expliqué ce qu’avait fait sa politique initiale sur la Fédération des Balkans; pourquoi, elle n’était plus valable et, enfin, ce qui était maintenant approprié dans les circonstances actuelles. Dans son explication, il n'existait aucun élément d'excuse ou d'autojustification, aucune des réticences naturelles du politicien à admettre l'erreur, mais simplement le désir de comprendre parfaitement le problème et ce qu'il convient de faire, afin de le résoudre.

Notre conversation a porté sur toute la situation politique actuelle dans les Balkans et dans le monde, mais, à un demi-siècle de distance et compte tenu de mon manque de compréhension à l'époque, il serait impulsif de ma part d'essayer de rappeler les détails de ce qui a été dit. Je me souviens cependant très clairement de ce moment potentiellement délicat où, au lieu de nous interroger sur nos impressions générales sur la Bulgarie, Dimitrov nous a demandé ce qui ne nous plaisait pas en Bulgarie ! Nous nous sommes regardés avec étonnement, sachant qu'une chose avant tout nous venait immédiatement à l'esprit, et nous nous demandions si nous devions être diplomates ou dire la vérité ! Mais l’atmosphère était telle qu’il était hors de question de dire la vérité, et une de nos filles, infirmière et que nous considérions comme le médecin de la brigade, informa le Premier ministre, avec autant de tact que possible, que ce que nous ne pouvions pas supporter étaient Balkan Loos et les mouches qu'ils attiraient ! Dimitrov a semblé apprécier notre franchise - il a ri et a répondu, avec un sentiment de camaraderie, qu'il y avait des mouches même dans le palais de Euxinovgrad! L’un des faits saillants de notre rencontre a été l’histoire de Dimitrov au sujet de la terrible chose qui lui est arrivée lors d’une réunion de l’Internationale communiste à Moscou. Cela faisait un moment qu'il discutait avec nous de toute sorte de sujets alors que nous hochions la tête pour indiquer que nous avions compris l'approbation, quand soudain quelqu'un se souvint de l'incident survenu lorsque nous avions essayé d’acheter de la glace et interrompit la conversation pour savoir si Dimitrov avait bien compris. Que lorsque nous avons incliné la tête, cela signifie que nous avons apprécié ou accepté ce qu'il disait, et non pas le contraire.

Dimitrov a dit en riant qu'il ne savait que trop bien que dans d'autres pays, ce geste essentiel signifiait le contraire de ce qu'il signifiait en Bulgarie. Puis, il nous a dit que peu de temps après s'être échappé des nazis, il avait assisté à une réunion de l'Internationale communiste à Moscou. Il était vraiment le héros de l'heure, le centre de l'attention, et toutes les personnes présentes étaient avides de connaître son opinion et son évaluation des questions politiques actuelles. Malheureusement, alors qu'il écoutait les discours et autres débats, observait de nombreuses paires d’yeux, il était tombé distraitement dans les habitudes bulgares et avait manifesté son approbation en secouant la tête. À la fin de la rencontre, il avait été immédiatement envahi par des personnalités du communisme du monde entier, qui, de toute évidence, observaient la situation de près, avec une consternation croissante, et qui à présent, avec une incrédulité choquée, lui posaient la question:

- Camarade Dimitrov, comment se fait-il que vous n'approuviez rien dans la politique du Parti?

Le temps a passé si rapidement et si agréablement que nous avions oublié qu'il s'agissait là d'une expérience unique qui n’allait jamais se reproduire (douze mois plus tard, Dimitrov est décédé) et personne n'avait songé à demander un autographe. Nous nous sommes juste souvenus de prendre quelques photos avant qu’il ne fasse complètement nuit.

Lorsque nous avons quitté les lieux du palais, nous avons demandé aux gardes de nous rendre les couteaux et les dagues que nous leur avions confiés en entrant dans le bâtiment. Ils ont répondu avec enthousiasme qu'ils ne les avaient pas ramassés et qu'ils étaient restés quelque part dans le camion. C’était aussi bien que personne n’ait voulu assassiner qui que ce soit !


[1] Nous tenons à rappeler aux lecteurs que les faits reportés ici nous ramènent à la première moitié du siècle dernier et que depuis beaucoup de choses ont profondément changé en Bulgarie, y compris le régime. Aujourd’hui il y a un Président de la République ainsi qu’un Premier Ministre.

[2] Né le 18 juin 1882 (près de Sofia, Bulgarie) et mort le 2 juillet 1949 au sanatorium de Barvikha près de Moscou. En 1902 il devient secrétaire du Parti social-démocrate ouvrier bulgare. En 1908 le parti est fractionné en flanc « étroit » et flanc « large ». Il opte pour le premier qui est à tendance marxiste. Et il est élu au sein de son Comité Central. Devenu responsable de l’un des plus grand syndicats de Bulgarie et remarqué par la police pour sa participation active aux mouvements de grève, il est arrêté à plusieurs reprises pendant les guerres balkaniques de 1912-1913 sous l’inculpation de « pacifisme ».

En 1928, Dimitrov est désigné membre du Bureau ouest-européen du Komintern, à Berlin. Le 9 mars 1933, il est arrêté en Allemagne alors qu’il voyageait clandestinement, sous le prétexte de complicité dans l’incendie du Reichstag. Se défendant avec détermination des accusations et chargeant ses accusateurs, il est acquitté le 23 décembre 1933. Pour se défendre seul, il apprend l’allemand en trois nuits seul et prépare sa défense, lui-même. Ce procès lui vaut une renommée mondiale, y compris en Allemagne. Dans Eichmann à Jérusalem, Hannah Arendt rapporte : «Il ne reste qu’un homme en Allemagne, disait on alors, et cet homme est un Bulgare. » Son journal constitue une source importante pour l’histoire de l’internationale communiste. Il est publié en France en 2006 « Dimitrov : journal d’une soumissioin »





  










Voici le IIème Tome de
Liberté et Perfection - la vie de Yané Sandanski


    Lorsque, à peine âgé de vingt-deux ans, le Moadjira tombe dans une bataille contre les armées turques, après avoir organisé, avec deux de ses camarades, une embuscade à un bandit turc qu’il tue « La feuille révolutionnaire » publie une nécrologue, dans laquelle  est  résumé  son  caractère  particulier,  en  le  qualifiant  de  « philanthrope assoiffé de sang » et utilisant pour refrain les paroles de la chanson immortelle de Maxime Gorki « La chanson du faucon » : Les braves déraisonnables nous ne les chantons pas ! …»  

       Personne n’a remarqué de quelle façon Yané a-t-il réagi en apprenant la mort de son jeune préféré et ami, même s’il a été, indubitablement, bien plus triste au fond de lui qu’il ne l’a sûrement admis devant les autres. Grâce à l’habileté de Yané en tant que commandant militaire et de sa stratégie, à chaque fois que c’était possible d’avoir un front commun et d’avoir recours à la violence uniquement lorsque les conditions le lui imposaient, de telles pertes étaient rares dans la région de Serres. Il faut souligner que Yané se tenait à la lettre quant à la législation et à l’ordre établi et ne laissait impunie la moindre infraction. L’action pendant laquelle péri Gueorgui Moadjira, faisait partie de la propagande contre les troupes anti-sandanistes, créées par le dirigeant turc de Mélnik, qui avait même amené des bandits dans le but de terroriser la population et de la forcer à obéir. Dans ses efforts de se débarrasser de la  présence  gênante  de  Yané.  Il  recrute  des  espions  supplémentaires.  Mais  le dirigeant turc fait de même. Voilà pourquoi le nombre des attaques non contrôlées contre les villageois, menant fréquemment à leur assassinat, accroit sensiblement. Les habitants se tournent vers Yané pour lui demander de la défense en réponse à quoi il renforce sa troupe et la milice locale et s’occupe à punir les coupables autant que possible. Pour le sang versé il fallait en répondre de même, même si pour cela il fallait sacrifier des troupiers comme le jeune Gueorgui. Le prix était élevé, mais il  devait  être  payé,  afin  que  l’organisation  puisse  maintenir  son  prestige  et  son autorité.  L’inaction  la  discréditait  aux  yeux  du  peuple.  Chaque  bandit,  chaque vaurien  et  chaque  traître  devaient  sentir  la  main  vengeresse  de  l’organisation ; chaque honnête homme devait se sentir sûr sous sa protection. La bataille continue ensuite. Par exemple, en septembre 1906 une troupe, menée par Gueorgui Kazépov, attaque un groupe d’environ vingt bandits albanais qui étaient en train de dîner à Orman Tchiflic (Damyanitza) à la maison dans laquelle ils s’étaient installés. Le bâtiment se trouve incendié et tous les albanais, sauf un, périssent dans les feux ou sont tués. Du côté bulgare il n’y a pas de victime. Un détail intéressant dans cette action c’est que même si de nombreux albanais portaient des pièces or dans leurs ceintures, aucun troupier ne s’est rabaissé à les leur prendre une fois qu’ils étaient morts – fait  qui  donne  aux  turcs  à  comprendre  très  clairement  que  la  raison  de l’attaque c’est une punition et non pas un brigandage.
          De pareils actes de vengeance refroidissent peu à peu les braises des gaillards et  la  plupart  d’entre  eux  reviennent  vers  leur  paisible  travail  agricole  au  lieu  de prendre le risque de s’attirer la colère noire de Yané.
      À partir de là les turcs avaient commencé à éprouver un grand respect envers Sandanski. Les soldats, officieusement, lui avaient attribué le rang le plus élevé que leur  pays  pouvait  attribuer  à  ce  moment-là :  ils  l’appelaient pacha et  lorsqu’ils l’entendaient à donner des ordres d’attaque à voix haute, commençaient à crier, pris de panique : « Sandan pacha arrive ! Sandan pacha arrive ! » Ils expliquaient sa capacité  à  s’échapper  intacte  des  encerclements,  à  raconter  qu’aucune  balle n’arrivait à le toucher et même Yané, lui-même, finit par presque croire la vérité de ces propos.
      Une fois  que Yané s’était échappé, intact et  sans avoir été remarqué d’une bataille qui avait eu lieu près de Mélnik, les turcs n’arrivaient pas à croire qu’il avait réussi à se faufiler entre les mailles du filet et décident qu’il doit avoir une cachette dans  la  région.  Ensuite,  ces  informations  arrivent  aux  oreilles  du  professeur  de Méhomya, Hristo Kirov. Kirov était élu en tant que délégué lors du second congrès de la région de Serres, qui avait eu lieu pendant l’été de 1906 et comme il ne se sentait pas très bien au lieu d’y aller à pied il décide d’y aller à cheval en louant un cheval chez un charretier. Juste avant qu’il ne parte, un courrier secret est reçu par un canal secret – le courrier de la part du père Paiciï du monastère de Rila destiné au congrès. La région de Serre avait un courrier très efficace : chaque semaine, sans importance  de l’époque, des estafettes se  rendaient au  monastère pour donner et recevoir du courrier à destination de Sofia. Cette fois-ci le courrier était caché dans le foin de la selle du cheval de Kirov, mais pour une sécurité encore plus grande, le comité local décide que Kirov doit voyager avec le courrier turc et être escorté par deux chevaliers. Ces deux derniers, sans se rendre compte que Kirov parle la langue turque, commencent à discuter les événements à Mélnik et commentent, sans cacher leur admiration que leurs collègues avaient réellement réussi à encercler la troupe de Sandanski, mais malheureusement - lorsqu’ils commencent à resserrer le périmètre – il s’est trouvé qu’il n’y avait personne à l’intérieur; voilà pourquoi il était clair qu’il avait sûrement un repaire bien caché dans lequel il s’était évaporé comme au plus profond de la terre.    
        Lorsque Kirov arrive à l’endroit tenu secret où se déroule le congrès, il raconte à Yané le complot des turcs et Sandanski rit de bon cœur en disant qu’une fois que la troupe s’était faufilée les turcs, effectivement, avaient commencé à déplacer de grandes  pierres  en  cherchant,  sans  aucun  résultat,  l’entrée  d’une  cachette inexistante !  

         « Le soleil se lève le soleil couche, dans ma cale il fait toujours nuit. »

      Les délégués sont pris d’une émotion soudaine et commencent à chanter avec lui en exprimant, selon Kirov, leur « sentiment patriotique de se battre jusqu’au bout pour la libération de la Macédoine souffrante ».
      Ils quittent Lovtcha pendant la nuit en fil indien. Parmi les personnes armées, un sur deux fait partie des délégués « illicites » et un sur deux fait partie des délégués non armés « licites » et ils arrivent tous indemnes à Libyahovo où ils continuent leurs discussions jusqu’au 6 août dans la maison bien spacieuse d’Yvan Koumdjiev.




vendredi 21 mai 2021




Liberté et perfection - la vie de Yané Sandanski TOME I est un des livres les plus lus pendant le premier confinement. 


Petit extrait 

Yané Sandanski était l’enfant de la montagne. 
Elle forge son caractère et fait de lui l’être humain qu’il devient. Il la considère comme sa mère spirituelle et,  grâce à elle,  il aura une force de caractère sans pareille. Yané aura une volonté bien plus forte de progresser  en  permanence,  pendant  toute  sa  vie,  en  visant 
toujours plus haut. Quelque chose qui, dans sa soif de liberté et de perfectionnisme, le poussera toujours vers l’avant jusqu’à son dernier  souffle.  L’humeur  changeante  de  la  montagne  était, inévitablement, exprimée dans le regard pénétrant de son fils  – ses yeux pourraient ressembler aussi bien à deux beaux rayons de soleil dans  le ciel estival qu’à deux nuages bien froids aussi lourds et noirs que le plomb  dans  le ciel hivernal. Ses ennemis ne  voyaient  que  les  pics  de  sa  colère  et  les  tempêtes  qui sévissaient  autour  d’eux.  Les  coupables  savaient  très  bien qu’essayer  de  se  venger  serait  comme  demander  pitié  à  une avalanche  en  chute  libre.  Parmi  ses  crevasses  cachées  par  la neige et ses horribles rochers dénudés de verdure,  la montagne donnait naissance à des pelouses en velours, couvertes de fleurs, très douces et magnifiques dans leur abondance comme celles, fleurissantes,  dans  les  plaines  situées  plus  au  sud.  C’était  de même quant à cette ville et à ses montagnes. Elle fait incarner à son enfant non seulement l’inflexibilité de son caractère mais aussi  certains  traits  de  caractère  plus  humains  et  plus  doux. Avant  tout,  la  montagne  Pirine transforme  Yané  en  quelque chose  qu’elle  a  toujours  été  elle-même  –  un  protecteur  et défenseur des personnes opprimées et exploitées. 
Le village dans lequel Yané Sandanski est né, Vlahi, fut fondé par  une  population  qui  cherchait  dans  la  montagne  de Pirine  la 1iberté et la sécurité qui avaient fini par disparaître des vallées fertiles à l'époque du joug ottoman. La montagne de Pirine était considérée comme le royaume de Yané.
  Les  habitants  de  Vlahi étaient  uniquement  d’origine  bulgare.  La  population  turque, même si c’étaient les  dirigeants à cette époque, n’apparaissait dans ce village que lors des jours de fête ou des jours de marché. 
En  1878,  l’évêque  grec  de  la  ville  de  Mélnik  essaye  de convaincre la population de Vlahi de la nécessité d’avoir une école  dans  laquelle  l’enseignement  serait  effectué  en  langue grecque.  Il  se  heurte  à  un  refus  net  et  catégorique :  selon  les paysans dans le village il n’y a que des Bulgares et ils refusent que  leurs  enfants  deviennent  l’objet  d’une  propagande  néohellénique. En 1880,  les tentatives de l’Union grecque à Syar d’imposer  deux  professeurs  d’origine  grecque  tombent rapidement à l’eau. Le  village  de  Vlahi  est  situé  sur  les  flancs  ouest  de  la montagne Pirine à une hauteur de 700-800 mètres au-dessus de la mer. Situé loin sous les monts, le voyageur qui doit monter cette  petite  distance,  de  moins  d’un  kilomètre,  après  avoir marché longtemps dans les vallées, a l’impression que cela se trouve au bout du monde. Un sentier part de la vallée de la rivière Strouma  et  mène  à  l’intérieur  de  la  montagne  Pirine  tout  en tournant et en serpentant de plus en plus haut. Il ressemble à un oiseau  qui  vole  dans  la  même  direction  qu’un  courant  aérien montant,  jusqu’à  ce  que  finalement  le  voyageur,  en  jetant  un regard derrière soi, voit la Macédoine de la même façon que l’on voit les aigles. Les grands peupliers sur les bords de la rivière Strouma et les arbres fruitiers de pêches de la ville de Pétritch ressemblent à des pousses d’herbe aux pieds de l’impressionnant panorama de la ville d’Ograjdéné, de celle de Béllassitza et de la montagne Maléshévska. Bientôt, le monde extérieur disparaît complètement du regard, alors que le sentier continue à serpenter de plus en plus dans le cœur de la montagne de Pirine et n’arrête pas de monter en passant par des  défilés déserts et à côté des chutes  d’eau  et  au-dessus  de  ruisseaux  couverts  d’écume.  Le seul signe de vie pourrait être un troupeau de chèvres, que l’on croise par hasard, dont les jambes solides et les pas bien assurés les font passer par des endroits inaccessibles à l’être humain. Et voilà  qu’au  moment  où  le  voyageur  a  l’impression  d’avoir atteint le point le plus éloigné, apparaît tout à coup le village Vlahi,  posé  comme  un  oiseau  sur  une  colline  située  sur  deux flancs de la montagne, dont descendent,  de façon vertigineuse, les neiges fondues d’Éltèpé et de ses frères de granit, afin de se jeter dans les eaux de la rivière Strouma pour les rejoindre.       



       Dans la plupart des chansons et des légendes, les méchants étaient bien sûr punis, car le sens de la justice était très développé chez les habitants de Vlahi. Même lorsque la punition était trop cruelle ou qu’elle ne correspondait pas du tout au crime commis, ils approuvaient la punition effectuée malgré tout. Ils n’avaient jamais  pitié  des  méchants. Dans  un  pays  comme  l’Empire Ottoman dans lequel il régnait une telle injustice et qui était si mal gouverné que ne régnaient que le mal et la force, alors que les innocents souffraient sans espoir de vengeance, pour les gens ordinaires il était tout à fait normal de chercher consolation dans la fiction et de prendre leurs désirs pour de la réalité. Un exemple de cela est une chanson populaire dans laquelle une grenouille était partie faire la moisson avec des souris et non pas avec des bœufs et avec du foin à la place de l’aiguillon. Elle croise sur le chemin le hérisson qui renverse toutes ses semences, qui finit par casser son « aiguillon » et fait peur à ses « bœufs ». Alors, la grenouille en colère s’est plainte à un cadi qui n’a fait que lui rire au nez. Encore plus en colère la grenouille appliqua la loi, elle-même, fit peindre le cadi, prit sa place et en trois jours fit peindre « trois cents » hérissons. De toutes les chansons  que l’on chantait à  Vlahi, celle qui exprime le mieux l’humeur de la montagne ce celle qui raconte l’histoire d’un jeune héros qui s’appelait Yovan. Il a été capté par  les  Turcs  après  avoir  résisté  si  fortement  qu’il  a  fini  par casser neuf chaînes, avant que les Turcs n’arrivent à le ligoter avec la dixième. Ses  tortionnaires ont usé neuf couteaux avant de réussir à le tuer avec le dixième. Selon la coutume barbare des Turcs, ils ont pris sa tête et l’ont portée à travers tous les 
villages par lesquels ils passaient en espérant que quelqu’un la reconnaisse. Enfin, une femme âgée finit par reconnaître la tête de son fils. Dans toutes les régions en Bulgarie, on peut entendre des chansons à ce sujet. La majorité d’entre elles finissent en racontant comment les turcs, qui étaient admiratifs en tant que soldats, même devant un brave ennemi, ont fait des éloges à celle qui avait élevé un homme si brave que Yovan. Selon la version de  la  chanson  qu’on  connaît  à  Vlahi,  la  mère,  à  travers  ses larmes, reprocha à son fils de ne pas avoir mérité son lait, car il a permis aux Turcs de le capturer et de lui couper la tête. Il est vrai que c’est une condamnation bien cruelle qui, sans doute, n’a jamais été prononcée par une vraie mère, mais c’est la  véritable  condamnation  de  la  montagne  Pirine  qui  est impitoyable - une montagne qui veut  que ses fils soient de granit et de marbre au lieu d’être de chair et de sang. Personne ne peut répondre à ses exigences, car les êtres humains ne sont pas des êtres surhumains sortis des légendes et des contes, défendues par de la magie et rendues invincibles et qui utilisent une magie telle qu’elle est plus forte que leurs armes et leurs ennemis. L’être humain  ne  peut  se  battre  que  jusqu’à  la  limite  de  ses  forces humaines, même lorsque c’est la limite de la neuvième chaîne et du neuvième couteau. Il lui est impossible de faire plus que cela. 
      Mais n’oublions pas que la montagne Pirine reste aussi la mère de  Spartacus  et  elle  demande  l’impossible.  Elle  demande  la perfection.  Elle  méprise  et  renie  ceux  qui  se  rendent  avant d’avoir  été  au  bout  de  leurs  forces,  sans  avoir  voulu  puisé jusqu’au dernier gramme de leur énergie ; elle considère comme ses fils uniquement ceux qui tiennent jusqu’au bout et exprime son  amour  particulier  envers  eux,  uniquement  à  travers  ses larmes par lesquels elle radoucit ses reproches. De tous les fils de Pirine aucun n’a été aussi digne d’elle et de ses larmes que Yané Sandanski pour qui le peuple chante :

Qui pourrait moudre les rochers ?
Qui pourrait les aigles attacher ? 
Qui pourrait les faucons attraper ? 
Le faucon de Pirine – Yané !


Voilà quelle était la gloire de Yané Sandanski –  personnage principal du présent récit.

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