Liberté et perfection - la vie de Yané Sandanski TOME I est un des livres les plus lus pendant le premier confinement.
Petit extrait
Yané Sandanski était l’enfant de la montagne. Elle forge son caractère et fait de lui l’être humain qu’il devient. Il la considère comme sa mère spirituelle et, grâce à elle, il aura une force de caractère sans pareille. Yané aura une volonté bien plus forte de progresser en permanence, pendant toute sa vie, en visant toujours plus haut. Quelque chose qui, dans sa soif de liberté et de perfectionnisme, le poussera toujours vers l’avant jusqu’à son dernier souffle. L’humeur changeante de la montagne était, inévitablement, exprimée dans le regard pénétrant de son fils – ses yeux pourraient ressembler aussi bien à deux beaux rayons de soleil dans le ciel estival qu’à deux nuages bien froids aussi lourds et noirs que le plomb dans le ciel hivernal. Ses ennemis ne voyaient que les pics de sa colère et les tempêtes qui sévissaient autour d’eux. Les coupables savaient très bien qu’essayer de se venger serait comme demander pitié à une avalanche en chute libre. Parmi ses crevasses cachées par la neige et ses horribles rochers dénudés de verdure, la montagne donnait naissance à des pelouses en velours, couvertes de fleurs, très douces et magnifiques dans leur abondance comme celles, fleurissantes, dans les plaines situées plus au sud. C’était de même quant à cette ville et à ses montagnes. Elle fait incarner à son enfant non seulement l’inflexibilité de son caractère mais aussi certains traits de caractère plus humains et plus doux. Avant tout, la montagne Pirine transforme Yané en quelque chose qu’elle a toujours été elle-même – un protecteur et défenseur des personnes opprimées et exploitées. Le village dans lequel Yané Sandanski est né, Vlahi, fut fondé par une population qui cherchait dans la montagne de Pirine la 1iberté et la sécurité qui avaient fini par disparaître des vallées fertiles à l'époque du joug ottoman. La montagne de Pirine était considérée comme le royaume de Yané. Les habitants de Vlahi étaient uniquement d’origine bulgare. La population turque, même si c’étaient les dirigeants à cette époque, n’apparaissait dans ce village que lors des jours de fête ou des jours de marché. En 1878, l’évêque grec de la ville de Mélnik essaye de convaincre la population de Vlahi de la nécessité d’avoir une école dans laquelle l’enseignement serait effectué en langue grecque. Il se heurte à un refus net et catégorique : selon les paysans dans le village il n’y a que des Bulgares et ils refusent que leurs enfants deviennent l’objet d’une propagande néohellénique. En 1880, les tentatives de l’Union grecque à Syar d’imposer deux professeurs d’origine grecque tombent rapidement à l’eau. Le village de Vlahi est situé sur les flancs ouest de la montagne Pirine à une hauteur de 700-800 mètres au-dessus de la mer. Situé loin sous les monts, le voyageur qui doit monter cette petite distance, de moins d’un kilomètre, après avoir marché longtemps dans les vallées, a l’impression que cela se trouve au bout du monde. Un sentier part de la vallée de la rivière Strouma et mène à l’intérieur de la montagne Pirine tout en tournant et en serpentant de plus en plus haut. Il ressemble à un oiseau qui vole dans la même direction qu’un courant aérien montant, jusqu’à ce que finalement le voyageur, en jetant un regard derrière soi, voit la Macédoine de la même façon que l’on voit les aigles. Les grands peupliers sur les bords de la rivière Strouma et les arbres fruitiers de pêches de la ville de Pétritch ressemblent à des pousses d’herbe aux pieds de l’impressionnant panorama de la ville d’Ograjdéné, de celle de Béllassitza et de la montagne Maléshévska. Bientôt, le monde extérieur disparaît complètement du regard, alors que le sentier continue à serpenter de plus en plus dans le cœur de la montagne de Pirine et n’arrête pas de monter en passant par des défilés déserts et à côté des chutes d’eau et au-dessus de ruisseaux couverts d’écume. Le seul signe de vie pourrait être un troupeau de chèvres, que l’on croise par hasard, dont les jambes solides et les pas bien assurés les font passer par des endroits inaccessibles à l’être humain. Et voilà qu’au moment où le voyageur a l’impression d’avoir atteint le point le plus éloigné, apparaît tout à coup le village Vlahi, posé comme un oiseau sur une colline située sur deux flancs de la montagne, dont descendent, de façon vertigineuse, les neiges fondues d’Éltèpé et de ses frères de granit, afin de se jeter dans les eaux de la rivière Strouma pour les rejoindre.
Dans la plupart des chansons et des légendes, les méchants étaient bien sûr punis, car le sens de la justice était très développé chez les habitants de Vlahi. Même lorsque la punition était trop cruelle ou qu’elle ne correspondait pas du tout au crime commis, ils approuvaient la punition effectuée malgré tout. Ils n’avaient jamais pitié des méchants. Dans un pays comme l’Empire Ottoman dans lequel il régnait une telle injustice et qui était si mal gouverné que ne régnaient que le mal et la force, alors que les innocents souffraient sans espoir de vengeance, pour les gens ordinaires il était tout à fait normal de chercher consolation dans la fiction et de prendre leurs désirs pour de la réalité. Un exemple de cela est une chanson populaire dans laquelle une grenouille était partie faire la moisson avec des souris et non pas avec des bœufs et avec du foin à la place de l’aiguillon. Elle croise sur le chemin le hérisson qui renverse toutes ses semences, qui finit par casser son « aiguillon » et fait peur à ses « bœufs ». Alors, la grenouille en colère s’est plainte à un cadi qui n’a fait que lui rire au nez. Encore plus en colère la grenouille appliqua la loi, elle-même, fit peindre le cadi, prit sa place et en trois jours fit peindre « trois cents » hérissons. De toutes les chansons que l’on chantait à Vlahi, celle qui exprime le mieux l’humeur de la montagne ce celle qui raconte l’histoire d’un jeune héros qui s’appelait Yovan. Il a été capté par les Turcs après avoir résisté si fortement qu’il a fini par casser neuf chaînes, avant que les Turcs n’arrivent à le ligoter avec la dixième. Ses tortionnaires ont usé neuf couteaux avant de réussir à le tuer avec le dixième. Selon la coutume barbare des Turcs, ils ont pris sa tête et l’ont portée à travers tous les villages par lesquels ils passaient en espérant que quelqu’un la reconnaisse. Enfin, une femme âgée finit par reconnaître la tête de son fils. Dans toutes les régions en Bulgarie, on peut entendre des chansons à ce sujet. La majorité d’entre elles finissent en racontant comment les turcs, qui étaient admiratifs en tant que soldats, même devant un brave ennemi, ont fait des éloges à celle qui avait élevé un homme si brave que Yovan. Selon la version de la chanson qu’on connaît à Vlahi, la mère, à travers ses larmes, reprocha à son fils de ne pas avoir mérité son lait, car il a permis aux Turcs de le capturer et de lui couper la tête. Il est vrai que c’est une condamnation bien cruelle qui, sans doute, n’a jamais été prononcée par une vraie mère, mais c’est la véritable condamnation de la montagne Pirine qui est impitoyable - une montagne qui veut que ses fils soient de granit et de marbre au lieu d’être de chair et de sang. Personne ne peut répondre à ses exigences, car les êtres humains ne sont pas des êtres surhumains sortis des légendes et des contes, défendues par de la magie et rendues invincibles et qui utilisent une magie telle qu’elle est plus forte que leurs armes et leurs ennemis. L’être humain ne peut se battre que jusqu’à la limite de ses forces humaines, même lorsque c’est la limite de la neuvième chaîne et du neuvième couteau. Il lui est impossible de faire plus que cela. Mais n’oublions pas que la montagne Pirine reste aussi la mère de Spartacus et elle demande l’impossible. Elle demande la perfection. Elle méprise et renie ceux qui se rendent avant d’avoir été au bout de leurs forces, sans avoir voulu puisé jusqu’au dernier gramme de leur énergie ; elle considère comme ses fils uniquement ceux qui tiennent jusqu’au bout et exprime son amour particulier envers eux, uniquement à travers ses larmes par lesquels elle radoucit ses reproches. De tous les fils de Pirine aucun n’a été aussi digne d’elle et de ses larmes que Yané Sandanski pour qui le peuple chante :
Qui pourrait moudre les rochers ?
Qui pourrait les aigles attacher ?
Qui pourrait les faucons attraper ?
Le faucon de Pirine – Yané !
Voilà quelle était la gloire de Yané Sandanski – personnage principal du présent récit.
Pour tout achat avec dédicace n'hésitez pas à envoyer un mail à z.dubois2017@gmail.com (moins cher que sur tous les sites)
Le village dans lequel Yané Sandanski est né, Vlahi, fut fondé par une population qui cherchait dans la montagne de Pirine la 1iberté et la sécurité qui avaient fini par disparaître des vallées fertiles à l'époque du joug ottoman. La montagne de Pirine était considérée comme le royaume de Yané.
Les habitants de Vlahi étaient uniquement d’origine bulgare. La population turque, même si c’étaient les dirigeants à cette époque, n’apparaissait dans ce village que lors des jours de fête ou des jours de marché.
En 1878, l’évêque grec de la ville de Mélnik essaye de convaincre la population de Vlahi de la nécessité d’avoir une école dans laquelle l’enseignement serait effectué en langue grecque. Il se heurte à un refus net et catégorique : selon les paysans dans le village il n’y a que des Bulgares et ils refusent que leurs enfants deviennent l’objet d’une propagande néohellénique. En 1880, les tentatives de l’Union grecque à Syar d’imposer deux professeurs d’origine grecque tombent rapidement à l’eau. Le village de Vlahi est situé sur les flancs ouest de la montagne Pirine à une hauteur de 700-800 mètres au-dessus de la mer. Situé loin sous les monts, le voyageur qui doit monter cette petite distance, de moins d’un kilomètre, après avoir marché longtemps dans les vallées, a l’impression que cela se trouve au bout du monde. Un sentier part de la vallée de la rivière Strouma et mène à l’intérieur de la montagne Pirine tout en tournant et en serpentant de plus en plus haut. Il ressemble à un oiseau qui vole dans la même direction qu’un courant aérien montant, jusqu’à ce que finalement le voyageur, en jetant un regard derrière soi, voit la Macédoine de la même façon que l’on voit les aigles. Les grands peupliers sur les bords de la rivière Strouma et les arbres fruitiers de pêches de la ville de Pétritch ressemblent à des pousses d’herbe aux pieds de l’impressionnant panorama de la ville d’Ograjdéné, de celle de Béllassitza et de la montagne Maléshévska. Bientôt, le monde extérieur disparaît complètement du regard, alors que le sentier continue à serpenter de plus en plus dans le cœur de la montagne de Pirine et n’arrête pas de monter en passant par des défilés déserts et à côté des chutes d’eau et au-dessus de ruisseaux couverts d’écume. Le seul signe de vie pourrait être un troupeau de chèvres, que l’on croise par hasard, dont les jambes solides et les pas bien assurés les font passer par des endroits inaccessibles à l’être humain. Et voilà qu’au moment où le voyageur a l’impression d’avoir atteint le point le plus éloigné, apparaît tout à coup le village Vlahi, posé comme un oiseau sur une colline située sur deux flancs de la montagne, dont descendent, de façon vertigineuse, les neiges fondues d’Éltèpé et de ses frères de granit, afin de se jeter dans les eaux de la rivière Strouma pour les rejoindre.
Dans la plupart des chansons et des légendes, les méchants étaient bien sûr punis, car le sens de la justice était très développé chez les habitants de Vlahi. Même lorsque la punition était trop cruelle ou qu’elle ne correspondait pas du tout au crime commis, ils approuvaient la punition effectuée malgré tout. Ils n’avaient jamais pitié des méchants. Dans un pays comme l’Empire Ottoman dans lequel il régnait une telle injustice et qui était si mal gouverné que ne régnaient que le mal et la force, alors que les innocents souffraient sans espoir de vengeance, pour les gens ordinaires il était tout à fait normal de chercher consolation dans la fiction et de prendre leurs désirs pour de la réalité. Un exemple de cela est une chanson populaire dans laquelle une grenouille était partie faire la moisson avec des souris et non pas avec des bœufs et avec du foin à la place de l’aiguillon. Elle croise sur le chemin le hérisson qui renverse toutes ses semences, qui finit par casser son « aiguillon » et fait peur à ses « bœufs ». Alors, la grenouille en colère s’est plainte à un cadi qui n’a fait que lui rire au nez. Encore plus en colère la grenouille appliqua la loi, elle-même, fit peindre le cadi, prit sa place et en trois jours fit peindre « trois cents » hérissons. De toutes les chansons que l’on chantait à Vlahi, celle qui exprime le mieux l’humeur de la montagne ce celle qui raconte l’histoire d’un jeune héros qui s’appelait Yovan. Il a été capté par les Turcs après avoir résisté si fortement qu’il a fini par casser neuf chaînes, avant que les Turcs n’arrivent à le ligoter avec la dixième. Ses tortionnaires ont usé neuf couteaux avant de réussir à le tuer avec le dixième. Selon la coutume barbare des Turcs, ils ont pris sa tête et l’ont portée à travers tous les
villages par lesquels ils passaient en espérant que quelqu’un la reconnaisse. Enfin, une femme âgée finit par reconnaître la tête de son fils. Dans toutes les régions en Bulgarie, on peut entendre des chansons à ce sujet. La majorité d’entre elles finissent en racontant comment les turcs, qui étaient admiratifs en tant que soldats, même devant un brave ennemi, ont fait des éloges à celle qui avait élevé un homme si brave que Yovan. Selon la version de la chanson qu’on connaît à Vlahi, la mère, à travers ses larmes, reprocha à son fils de ne pas avoir mérité son lait, car il a permis aux Turcs de le capturer et de lui couper la tête. Il est vrai que c’est une condamnation bien cruelle qui, sans doute, n’a jamais été prononcée par une vraie mère, mais c’est la véritable condamnation de la montagne Pirine qui est impitoyable - une montagne qui veut que ses fils soient de granit et de marbre au lieu d’être de chair et de sang. Personne ne peut répondre à ses exigences, car les êtres humains ne sont pas des êtres surhumains sortis des légendes et des contes, défendues par de la magie et rendues invincibles et qui utilisent une magie telle qu’elle est plus forte que leurs armes et leurs ennemis. L’être humain ne peut se battre que jusqu’à la limite de ses forces humaines, même lorsque c’est la limite de la neuvième chaîne et du neuvième couteau. Il lui est impossible de faire plus que cela.
Mais n’oublions pas que la montagne Pirine reste aussi la mère de Spartacus et elle demande l’impossible. Elle demande la perfection. Elle méprise et renie ceux qui se rendent avant d’avoir été au bout de leurs forces, sans avoir voulu puisé jusqu’au dernier gramme de leur énergie ; elle considère comme ses fils uniquement ceux qui tiennent jusqu’au bout et exprime son amour particulier envers eux, uniquement à travers ses larmes par lesquels elle radoucit ses reproches. De tous les fils de Pirine aucun n’a été aussi digne d’elle et de ses larmes que Yané Sandanski pour qui le peuple chante :
Qui pourrait moudre les rochers ?
Qui pourrait les aigles attacher ?
Qui pourrait les faucons attraper ?
Le faucon de Pirine – Yané !
Voilà quelle était la gloire de Yané Sandanski – personnage principal du présent récit.
Pour tout achat avec dédicace n'hésitez pas à envoyer un mail à z.dubois2017@gmail.com (moins cher que sur tous les sites)
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